Apprentis à 14 ans
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Travail des chaudronniers | Les électros ou les radios ? |
Le bâtème des nouveaux | Après la journée, entrainement sportif |
Photos transmises par Djeannot, il prépare son troisième livre.
Que de fraternité depuis que l'on s'est retrouvé !
Je n'ai pas conservé mes cahiers et exercices réalisés dans cette école. Je n'ai pas de photos à la barre fixe ou aux parallèles, la gymnastique était le sport que je pratiquais ... Je n'ai aucun souvenir de cette cérémonie debout ou agenouillé dont l'image que je vois ici me met mal à l'aise.
Ce dont je me souviens le mieux, ce sont les heures passées à l'atelier. Debout à l'établi, devant l'étau positionné à la morphologie de chacun, nous apprenions le travail à la lime. Quatre heures tous les jours, huit heures le mercredi; pendant trois ans, cela en fait des heures. Bien qu'incroyable, j'ai adoré ces séances d'atelier, j'étais devenu comme mes camarades, un virtuose de la précision.
Le plan, la perpendiculaire, le parallélisme, les angles ... les dimensions, la zone de tolérance, le centième de millimètre ... n'étaient pas des notions abstraites. On ressentait cette précision géométrique avec notre corps. Nos yeux, rivés à la surface métallique brillante comme une glace, conduisaient la main qui façonne. Par avance, notre tête ajustait les surfaces qui après 20 heures d'un travail méticuleux glisseront parfaitement l'une contre l'autre. L'épreuve ultime, celle qui vous qualifiait ajusteur de précision s'appelait "Queue d'aronde à onglet"
J'étais très bon élève; en mathématiques, dessin industriel, physique, atelier, sport, ... en tout; sauf en Français où j'étais très moyen. Et pourtant, j'aimais la lecture, je dévorais les livres, dois-je dire que je les consommais ? Peut être ! Je ne suis pas de ceux qui annotent les pages, soulignent les phrases, retiennent les citations. Je me laisse embarquer par l'aventure. J'épouse les thèses d'un auteur et suis émerveillé par ce qu'il expose, les idées qui fusent, le monde qu'il explique. Puis, j'oublie, je ne retiens pas, je suis incapable de réciter. Apprendre un texte, retenir pour répéter, je ne sais pas.
Je suis imprégné de ce que je fais. J'ai besoin d'expérience, de démonstration, le résultat obtenu me convaincra. Plus que la mémoire, je refais le parcours d'une démonstration. J'ai besoin pour expliquer aux autres, d'être capable moi même. L'abstraction n'est pas ma force, enseigner sans avoir appliqué, je ne savais pas. Dans ma soif d'apprendre, j'ai vite atteint mes limites, lorsque les modèles sont devenus trop abstraits, je ne savais plus faire ...
Ces années d'apprentissage, debout devant l'établi à limer le fer m'ont elles façonné ainsi?
Je sais, qu'elles m'auront appris la patience, elles m'auront donné l'ambition d'évoluer en visant plus haut.
Mon père avait raison, d'abord un métier, après tu feras des études.
Je lui en avais voulu, aujourd'hui, je le remercie.
Ce dont je me souviens le mieux, ce sont les heures passées à l'atelier. Debout à l'établi, devant l'étau positionné à la morphologie de chacun, nous apprenions le travail à la lime. Quatre heures tous les jours, huit heures le mercredi; pendant trois ans, cela en fait des heures. Bien qu'incroyable, j'ai adoré ces séances d'atelier, j'étais devenu comme mes camarades, un virtuose de la précision.
Le plan, la perpendiculaire, le parallélisme, les angles ... les dimensions, la zone de tolérance, le centième de millimètre ... n'étaient pas des notions abstraites. On ressentait cette précision géométrique avec notre corps. Nos yeux, rivés à la surface métallique brillante comme une glace, conduisaient la main qui façonne. Par avance, notre tête ajustait les surfaces qui après 20 heures d'un travail méticuleux glisseront parfaitement l'une contre l'autre. L'épreuve ultime, celle qui vous qualifiait ajusteur de précision s'appelait "Queue d'aronde à onglet"
J'étais très bon élève; en mathématiques, dessin industriel, physique, atelier, sport, ... en tout; sauf en Français où j'étais très moyen. Et pourtant, j'aimais la lecture, je dévorais les livres, dois-je dire que je les consommais ? Peut être ! Je ne suis pas de ceux qui annotent les pages, soulignent les phrases, retiennent les citations. Je me laisse embarquer par l'aventure. J'épouse les thèses d'un auteur et suis émerveillé par ce qu'il expose, les idées qui fusent, le monde qu'il explique. Puis, j'oublie, je ne retiens pas, je suis incapable de réciter. Apprendre un texte, retenir pour répéter, je ne sais pas.
Je suis imprégné de ce que je fais. J'ai besoin d'expérience, de démonstration, le résultat obtenu me convaincra. Plus que la mémoire, je refais le parcours d'une démonstration. J'ai besoin pour expliquer aux autres, d'être capable moi même. L'abstraction n'est pas ma force, enseigner sans avoir appliqué, je ne savais pas. Dans ma soif d'apprendre, j'ai vite atteint mes limites, lorsque les modèles sont devenus trop abstraits, je ne savais plus faire ...
Ces années d'apprentissage, debout devant l'établi à limer le fer m'ont elles façonné ainsi?
Je sais, qu'elles m'auront appris la patience, elles m'auront donné l'ambition d'évoluer en visant plus haut.
Mon père avait raison, d'abord un métier, après tu feras des études.
Je lui en avais voulu, aujourd'hui, je le remercie.